Balaruc-les-Bains, commune héraultaise de 6886 habitants (recensement de 2012) occupe un territoire de 866 hectares sur une presqu'île en bordure de l'étang de Thau. Appartenant au canton de Frontignan, la commune se trouve à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Montpellier, au sein de l'arrondissement du même nom.
Des fouilles archéologiques et de nombreux vestiges ont révélé la présence d'une cité antique d'une dizaine d'hectares qui s'était développée à l'époque romaine autour de thermes, les eaux étant dès cette époque connues et exploitées pour leurs vertus thérapeutiques. D'après l'historien latin de la fin du IVème siècle Festus Avinius, il pourrait s'agir de la cité de Polygium.
Au Moyen-Age, cette ville gallo-romaine disparaît au profit de l'actuel Balaruc-le-Vieux, véritable village fortifié. Quant à Balaruc-les-Bains, il ne se compose plus que de quelques maisons groupées autour de la source devenue une mare en plein champ servant notamment à faire la lessive. Sous l'Ancien Régime, Balaruc-les-Bains (aussi identifiée sous les variantes Notre-Dame-des-Bains, Bains-de-Balaruc) n'est que paroisse religieuse formant une seule communauté avec le bourg de Balaruc. Un bail emphytéotique du 10 novembre 1517 voit cependant les bains affermés par l'infirmier de Maguelone sous une faible redevance, avec la réserve d'une des meilleures chambres pour lui et les chanoines ayant besoin des eaux. Ils appartiennent alors en don au chapitre cathédral de Montpellier qui les vend en 1530 à la famille Périer.
Ce n'est qu'à partir du XVIème siècle que la station thermale connaît une véritable renaissance et un afflux de clients issus de la haute société, notamment suite à la parution de l'œuvre de Rabelais Pantagruel en 1532, qui cite et vante les eaux de Balaruc. Le grand médecin Rondelet les conseille dans plusieurs maladies et par leur usage obtient en 1568 une guérison inespérée du seigneur de Poussan. En 1579, Nicolas Dortoman, médecin d'Henri IV, publie un grand ouvrage sur les eaux thermales balarucoises, un des premiers en France sur des thermes. Sous Louis XIV, Madame de Sévigné narre la guérison du chevalier de Grignan atteint de la goutte en 1689. Au début du XVIII ème siècle, Chirac, le médecin du Régent, soumet son client à l'usage des eaux et réussit à dissiper ses douleurs. A la même époque apparaît le souci de protéger les eaux et d'accueillir les curistes. Ainsi, à la requête des propriétaires des bains, le sieur Périer et le noble Pierre de Nigry, un arrêt du Parlement de Toulouse du 23 février 1714 porte défense de faire creuser des fossés ou ouvrages pouvant détourner le cours des eaux et un arrêt du Conseil du Roi du 14 décembre 1715 définit pour la première fois un périmètre de protection de la source. Un premier établissement thermal est aussi édifié en 1712 afin de recouvrir la source. Il est complété par un hôtel en 1753 (actuel pavillon Sévigné).
Avec la Révolution Française, la commune de Balaruc se retrouve dotée d'un conseil municipal. Elle traverse les changements de régime politique du XIXème siècle sans difficultés particulières. La vie politique locale reste relativement stable, malgré des tensions entre les élus du vieux village et ceux du quartier des Bains, et s'organise autour de maires d'abord nommés puis élus. Le 11 décembre 1886, la commune de Balaruc (qui a été créée en 1790) est divisée en deux communes distinctes dont les chefs-lieux sont fixés aux villages de Balaruc-le-Vieux et Balaruc-les-Bains dont elles portent désormais respectivement les noms (Bulletin des Lois, 1887, XXXIII-1263). Ainsi, le vieux village médiéval fortifié, tourné vers l'agriculture et la viticulture, devient Balaruc-le-Vieux, et le village des Bains tourné vers le thermalisme, l'industrie et le commerce devient Balaruc-les-Bains.
Car au XIXème siècle, la station balarucoise continue de s'accroître, au détriment du vieux village, de plus en plus délaissé, notamment à partir des années 1830. Elle voit toujours affluer des célébrités, telles Louis Bonaparte, frère de Napoléon, Paganini, compositeur italien, ou Joseph de Montgolfier (qui y meurt en 1810). Les thermes sont alors exploités et plus ou moins bien entretenus par différentes familles puis par des sociétés privées. Parallèlement, des hauts fourneaux, puis des industries, chimiques et pétrolifères, s'implantent dans le quartier dit des Usines. Avec l'exploitation, plus ancienne, des forêts et des carrières communales, elles accentuent l'essor économique de Balaruc-les-Bains. Cette croissance est appuyée par l'aménagement d'un port au bord de l'étang de Thau à partir de 1818 et par l'arrivée du chemin de fer dans les années 1880. Des chantiers concernant les bâtiments communaux, la voirie (urbaine et rurale), l'adduction d'eau et l'assainissement sont alors engagés à la fin du siècle, se poursuivant tout au long du XX ème siècle pour répondre au développement de la commune.
Au XXème siècle, après les fastes de la Belle Epoque où la station connaît une grande prospérité avec 1700 curistes en 1914, Balaruc-les-Bains est touchée par la guerre de 1914-1918, la crise de 1929 puis la guerre de 1939-1945. La ville est occupée par les Allemands puis bombardée le 25 juin 1944. Les thermes, quant à eux, mal gérés et moins fréquentés, tombent en faillite dans les années 1930. La commune, classée station thermale et climatique en 1927, s'en retrouve alors directement propriétaire en 1936. Mais ce n'est qu'après la guerre, et notamment dans les années 1960, pendant les Trente Glorieuses, que la station retrouve un nouvel essor, avec le développement du tourisme de masse notamment. De grands travaux d'aménagement touristique de la presqu'île sont alors lancés par le biais de la SEMABAL créée en 1963. De nouveaux thermes sont construits (Athéna en 1969 puis Les Hespérides en 1987), désormais gérés par une régie municipale créée en 1965. De nombreux lotissements et des zones d'activités sont programmés et établis. Des plages, des campings et des centres de vacances sont aménagés. Le quartier des Usines, autrefois déshérité, est modernisé et équipé. Balaruc-les-Bains devient ainsi une importante station touristique, à la fois thermale et balnéaire.
Aujourd'hui, la commune est devenue la première station thermale de France, spécialisée en rhumatologie et phlébologie, avec plus de 46 000 curistes par an. Elle continue de se développer et de se moderniser comme le prouve l'ouverture en mars 2015 d'un nouvel établissement thermal en bordure de l'étang de Thau remplaçant les deux plus anciens.